Le Râmâyana est l’un des deux grands poèmes épiques de l’Inde, avec le Mahâbhârata. Son origine se perd dans la nuit des temps. Il s’est certainement transmis oralement pendant plusieurs siècles avant d’être écrit en sanskrit par Vâlmîki, le sage-poète. Vâlmîki aurait vécu il y a environ 2400 ans et aurait été le premier à utiliser des versets (shlokas) de 32 pieds, créant un rythme nouveau qui fut un véritable tournant dans la riche littérature sanskrite.

Le sanskrit est la langue sacrée de l’Inde, la langue de la culture et de la religion, dans laquelle les plus anciens textes nous sont parvenus. Son origine peut être tracée à plus de 3 500 ans. Le sanskrit attache une grande importance à la prononciation précise, ce qui laisse supposer qu’il est resté fidèle à lui-même pendant tous ces millénaires. C’est généralement en sanskrit que les hymnes et prières sont récités dans les temples et durant les cérémonies religieuses.

Une multitude de versions du Râmâyana existent, dans plusieurs langues en Inde, au Népal,  au Bangladesh, et aussi en Birmanie, en Thaïlande, au Laos, au Cambodge, en Malaisie, en Indonésie et dans certaines iles des Philippines. Toutes ces versions sont basées sur l’original sanskrit, avec certaines variations dans les détails. Dans tous ces pays, le Râmâyana a une influence majeure sur la culture, la religion et la vie quotidienne. Le Râmâyana est chanté, dansé et surtout joué dans les théâtres populaires, de marionnettes ou d’acteurs, jusque dans le moindre village. Ses scènes sont sculptées et peintes dans de nombreux temples. Au cours des âges, il a inspiré un grand nombre de peintres, de poètes et d’écrivains. Ses contes sont régulièrement racontés aux jeunes enfants. Ses messages éthiques, religieux et politiques influencent toujours la vie de tous les jours, comme il l’a fait pendant des millénaires.

La version présentée ici est basée directement sur le texte sanskrit de Vâlmîki. Son langage simple s’adresse aux lecteurs de tout âge.

L’auteur, Françoise Morisset, qui adoptera le nom indien de Pournapréma, est née à Neuilly-sur-Seine, en 1931. En 1956, elle entre en contact à Pondichéry avec la Mère de l’ashram de Sri Aurobindo, le philosophe, poète et écrivain spiritualiste. Elle en devient la disciple et elle commence sa découverte de l’Inde. A partir de se moment, son temps se partage entre Pondichéry et Paris. Vers 1976, pour faire découvrir à son petit-fils l’Inde qu’elle aime, elle se met à écrire en français les légendes mythologiques connues de tous les enfants indiens. Ces textes ont été publiés dans « Le Prochain Avenir », une revue destinée aux disciples de l’ashram. Elle en arrive à la grande épopée du Râmâyana et, forte de l’enseignement que la Mère lui a prodigué pendant de longues années, elle pénètre les textes anciens, en fait jaillir le message éternel tout en le mettant à la portée d’un enfant et nous livre les arcanes de la sagesse indienne. Ce livre fut publié en 1985 par Sand pour coïncider avec le Festival de l’Inde à Paris. Cette édition étant épuisée depuis plusieurs années, Pournapréma entreprend en 2007 une nouvelle édition avec quelques corrections. Malheureusement, elle s’éteint à Pondichéry en 2008, sans avoir pu compléter ce travail. Un effort collectif a permis de l’achever, et c’est donc cette réédition que nous présentons ici, avec, en particulier, les illustrations qui n’avaient pas été utilisées dans la première édition.

M. L., Pondichéry, 2009